Marie-Claire Dewarrat, Châtel-Saint-Denis
19 février 2025 à 11:07
«Gestionner» la culture est la plus mauvaise bonne idée qui soit! Même si la consultation de tous les acteurs de la culture veveysanne (tous?) a conduit à 47 pages d’analyse (lire à ce sujet La Liberté du 12 février, «Il croit en la culture du terroir»), rien n’est plus nuisible à la vitalité de la culture que sa mise en carcan gestationnel, par définition paralysant.
Que prévoit-on? Un budget (soustrait à la réalisation de la Maison des Amériques?), la nomination d’un «chef de la culture» indéboulonnable jusqu’à la retraite, des représentants de tous les courants culturels (tous?) du district, des convocations, des séances, des discussions autour de dossiers bien proprets d’où surgiront des manifestations agréées par consensus. Cela ne peut être que l’éteignoir absolu de la fulgurance d’un coup de foudre entre une idée culturelle et le porte-monnaie d’un sponsor.
Jusqu’à ce jour, tous les créateurs d’une culture dédaigneusement dite «du terroir» ont montré, prouvé, poursuivi un remarquable cheminement de réalisations d’envergure et géré tous leurs objectifs de façon quasi professionnelle sans autres appuis que leur volonté, leur enthousiasme et ceux de leurs sponsors.
Pour demeurer viable, la culture doit rester libre, absolument, et libres aussi ceux qui la soutiennent financièrement. C’est la boîte de chocolats de Forrest Gump, la culture: on ne doit jamais savoir sur quoi on va tomber.