Jacques Droux, Estavayer-le-Lac
20 février 2025 à 12:02
La littérature classique trace souvent du banquier, de l’entrepreneur, de l’avocat ou du médecin le portrait d’un être au caractère impossible, cupide, sans cœur, véreux ou dont l’existence est vide. La Jeunesse socialiste (js), auteur de l’initiative «Pour une politique climatique sociale financée de manière juste fiscalement», peint, en termes à peine voilés, ceux qu’elle qualifie d’«ultra-riches» sous des traits semblables, le talent littéraire en moins (La Liberté du 15 février, «L’offensive de la gauche déplaît»). Ces «profiteurs» seraient en grande partie responsables de la crise climatique, dit-elle. Elle exige donc que leurs héritiers paient un impôt de 50% sur les successions à partir de 50 millions pour sauver le climat.
Qui sont ces «ultra-riches»? Gagnent-ils leurs revenus de façon douteuse, répréhensible même? Et qu’en font-ils? Est-ce qu’ils les réinvestissent dans leurs affaires, en versent une partie à des sociétés sans but lucratif? Prêtent-ils leurs œuvres d’art à des musées pour des expositions temporaires qui font le bonheur de Monsieur et Madame Tout-le-Monde? Paient-ils aujourd’hui des impôts injustement bas? En quoi sont-ils responsables des prétendus changements climatiques? La JS n’en sait probablement rien.
Il n’y a aucun motif objectif et raisonnable fondant l’initiative. Avec le taux d’imposition exigé, on ne parle d’ailleurs plus de contribution fiscale, mais de confiscation. Aveuglée par son idéologie anticapitaliste, la JS moralise la vie politique en inspirant de l’aversion contre les riches. Cette attitude blâmable est paradoxale, car elle relève du populisme que la gauche abomine.