Alia Chevigny, Lessoc
6 décembre 2024 à 14:00
J’ai lu avec attention votre article sur la longévité des édiles (21.11, «Novices nos élus? Pas du tout!»). Je souhaiterais que l’on ne confonde pas longévité et qualité de l’engagement. J’ai été brièvement conseillère au sein de ma commune et, à l’instar d’autres personnes qui ont tenté de s’engager, j’ai été contrainte de quitter cette fonction tant il était difficile, voire impossible de travailler en bonne collégialité.
Je pensais souvent qu’il faudrait, en séance du Conseil, lire une histoire douce, vraie, simple comme celles que je lis à mes enfants. Pour retrouver des relations humaines saines, authentiques, loin des guerres d’ego ou politiques. Se rappeler pourquoi chacun de nous avait choisi il y a des décennies, des années, des mois de s’engager comme milicien pour la communauté.
Il est des élus qui profitent du secret de fonction pour tenir à l’abri des regards du public les malaises qui règnent dans leur collège. En tant que mère au foyer, je n’avais aucune carrière à ébranler. J’ai donné les raisons honnêtes de mon départ. Démissionner n’est pas l’unique fait du manque d’expérience, c’est parfois un acte moral.
De mon côté, une fois hors de la gangue de cette institution, me voilà bien seule avec mes désillusions sur la démocratie. Qui a le plus de mérite: celui qui met sa réputation en danger en mettant au jour les problèmes ou celui qui s’accroche à son siège?