Grolley. Le menu de bénichon se déguste à la force des mollets
Les balades gourmandes connaissent un succès grandissant dans le canton. Reportage à Grolley, lors de la 10e Recro’balade.
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Adrien Gross
3 octobre 2024 à 00:00, mis à jour le 16 octobre 2024 à 07:30
Tartines à la moutarde de bénichon, soupe aux choux, jambon, lard, saucisson, gigot d’agneau, poires à botzi, haricots, meringues, double-crème et biscuits. A Grolley, l’abondant menu traditionnel se déguste le long d’un sentier serpentant à travers le village et ses alentours. Le samedi 21 septembre était organisée la 10e Recro’balade, une balade gourmande dédiée au recrotzon.
Ce rendez-vous annuel est né en 2013, dans le cadre du 18e Giron des jeunesses sarinoises à Grolley. D’anciens membres de la jeunesse locale ont l’idée d’organiser un parcours sur le thème du recrotzon. Cette fête, qui a lieu une ou deux semaines après la bénichon, en reprend exactement la carte, traditionnellement pour finir les restes du premier repas. «La balade gourmande est organisée à cette date, parce que durant la bénichon beaucoup de familles sont occupées», relève Zacharie Monney, président de l’organisation de la balade, rencontré lors de l’événement.
Au fil des 6 km de parcours, pendant cinq à six heures, les 230 participants savourent sept plats, tout en se creusant les méninges sur une énigme. Les gens viennent majoritairement du village ou de la proche région, mais Zacharie Monney précise que chaque année des habitants d’autres cantons en profitent pour découvrir Grolley et la gastronomie fribourgeoise.
Les promeneurs sont ravis. Une famille rencontrée à la sortie de «l’étape gigot» assure que tous les plats sont «très bons» et que les portions sont «généreuses». Le tracé qui alterne entre village et forêt est particulièrement apprécié. «C’est l’occasion de passer une journée en famille et de faire découvrir à ma fille les endroits où je vais courir», explique Jérôme, un participant qui emménagera prochainement à Grolley.
Pour réussir à servir tout ce monde, la jeunesse du village est secondée par celle de Ponthaux depuis deux ans. Cinquante-cinq personnes en tout contribuent au bon déroulement de la journée. Si les desserts ou la moutarde de bénichon sont cuisinés par les membres de la jeunesse eux-mêmes, le gros du repas est préparé par des producteurs locaux. Le boulanger et le boucher sont du village. Les fromages viennent de Misery. La plupart des produits sont locaux, tous sont suisses. Pour les organisateurs, le défi est de rester dans une gamme de prix abordable.
Cette année, la balade gourmande est facturée 80 francs. «On essaie de faire au mieux», assure Zacharie Monney, reconnaissant qu’il «n’est pas facile de dégager des bénéfices avec cet événement». «Les fournisseurs sont devenus plus chers et le matériel est plus coûteux à cause de la multiplication de ce genre de manifestation», explique-t-il.