Benoît Magnin, pour le collectif Marronigrùpa, Fribourg
Aujourd’hui à 11:58
S’il est un endroit où il fait bon vivre en ville de Fribourg, c’est bien à la place du Petit-Saint-Jean, auprès de son emblématique marronnier. Sous les branches du majestueux végétal, les bancs sont ombragés, l’air est frais et les conversations fusent. Le grand arbre est l’âme des lieux, l’arbre à palabres de l’Auge, son baobab.
La ville de Fribourg a le projet de requalifier la place. Excellente initiative. Mais stupeur: on veut abattre son arbre emblématique (lire aussi l’édition du 10 décembre, «Au chevet d’un arbre malade»)! Certes, il est prévu de planter de nouveaux arbres… qui feront de l’ombre dans vingt ans. Certes, l’arbre n’est plus jeune, mais c’est précisément ce qui fait sa valeur. Il fait partie du patrimoine de l’Auge à l’instar des fontaines. L’enlever, c’est attenter au caractère de la place et à la qualité de vie des habitants et des touristes. Si être centenaire est fatal, alors on doit se faire du souci pour les trois arbres contemporains qui prospèrent à la Samaritaine!
Il existe des solutions pour soulager l’arbre vénérable et le laisser paisiblement vieillir, entouré d’une jeune relève. Placer des étais par exemple. Le mépris du patrimoine arboré contraste de façon choquante avec le soin apporté au patrimoine bâti. L’abattage de cet arbre magnifique fait fi du besoin de biodiversité manifesté dans les urnes par la majorité de la population de la ville.
Cette volonté des habitantes et habitants de la ville justifie une reconsidération du sort du marronnier du Petit-Saint-Jean. Je paraphraserai donc le bien nommé Dutronc: de grâce, Monsieur le requalificateur, ne coupez pas mon arbre.