Pierre Voélin, Fribourg
21 février 2025 à 19:08
Pendant des millénaires les hommes, et leur imaginaire, ont produit des monstres: des Léviathans, des Belzébuth, des serpents de toute espèce mais qui leur permettaient, dans une relation construite en miroir, de se découvrir, de s’interroger, de se comprendre au moyen de cette réverbération. Une manière de distinguer, d’articuler la part du bien et celle du mal. Ils ne se trompaient pas tous les jours sur le sens de leur combat, voire des combats à mener.
De grandes symboliques fonctionnaient, l’humanité comme l’inhumanité avait un clair statut, l’aventure des Lumières au XVIIIe siècle, par exemple, avait donné du sens à cette lutte, les hommes n’étaient pas tout à fait aveugles face à leurs propres actes, et leurs conséquences si souvent désastreuses.
Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là, les hommes ont tout simplement avalé, absorbé les monstres, ils s’en sont suffisamment nourris pour ne plus les voir ni les craindre; devenus invisibles, ils n’existent plus comme s’ils avaient pénétré la chair elle-même d’une humanité dévoyée. L’effacement des normes, des lois, des règles, de tous les garde-fous symbolisés par les valeurs démocratiques est notre actualité. Et la réponse à ce désordre ne peut pas exister au seul plan des individus, bien qu’une réponse à cet échelon ne soit pas négligeable.
Ne nous étonnons pas si le Pouvoir, devenu tyrannique, se trouve dans les mains de repris de justice, tous d’innocentes victimes comme nous le savons: hier encore les Bachar, aujourd’hui les Poutine, Trump, Netanyahou, et tant d’autres ejusdem farinae…
Dans cette année 2029, au moment où je prends mes fonctions de président of USA, nous avons déjà accompli un certain nombre de changements, dont le premier était de changer la Constitution américaine pour me permettre d’abord d’être président, e...
