Hervé Bourrier, cons. général PS, Fribourg
Aujourd’hui à 15:35
Dans sa lettre de lecteur du 9 janvier «C’est un crève-cœur de voir le Gîte d’Allières à l’abandon», Nicolas Kolly n’a pas peur des lieux communs et des envolées pastorales. Il faut aussi de l’aplomb pour sous-entendre que le canton a financé par centaines de millions (dépassement compris?) des infrastructures qui profiteraient à la ville de Fribourg. Rappelons que Nicolas Kolly était coprésident en 2021 du comité référendaire contre la recapitalisation de Bluefactory par le canton à l’encontre des intérêts et du développement de la ville.
La ville a acquis le Gîte d’Allières pour 300 000 francs en 1987 pour qu’il ne soit pas laissé à l’abandon et l’a rénové et entretenu. Pourquoi la station ou la commune ne l’ont pas acheté à ce moment-là? Chaque année, la ville fait un don de 55 000 fr. à la Société des remontées mécaniques de La Berra alors que la contrepartie est estimée, bon an, mal an, à 22 000 fr. Avec seulement 12% de la population cantonale, la ville contribue à la péréquation des ressources cantonales à hauteur 14,5 millions (2024) c’est-à-dire à plus 42% du montant total redistribué; la commune de La Roche reçoit près de 400 000 fr.
La ville n’est pas une vache à lait que l’on peut traire à bien plaire. Personne dans le canton et la capitale n’a envie de voir le Gîte d’Allières partir en ruine, mais jouer la montre en larmoyant et en s’apitoyant sur le sort du vieux chalet construit par Beda Hefti, tout en accusant la ville d’égoïsme, n’est sans doute pas la meilleure chose à faire, car n’oublions pas que c’est le Conseil général qui aura le dernier mot.