Francis Maillard, ancien directeur de la Chambre fribourgeoise d'agriculture, Marly
24 octobre 2024 à 15:39
Au lendemain de la votation du 22 septembre sur la biodiversité, un journaliste, citant une personne, écrivait que «les paysans sont imbattables». Cette manière de voir m’a surpris parce que les paysans ont été battus lors d’une votation en 1986, lorsque le peuple a refusé un arrêté pour la promotion du sucre indigène. Ce fut terrible! Quelque chose s’était effondré: jamais une votation concernant la paysannerie n’avait été rejetée. Et les paysans représentaient alors 8% de la population contre à peine 3% aujourd’hui!
Cette votation perdue eut des suites: les organisations professionnelles ont compris qu’elles devaient s’engager davantage. Ce fut le début d’une série d’actions dans les comptoirs et dans les villes, etc. On le faisait déjà, mais pas assez! A ces actions se sont ajoutées les initiatives pour les produits de l’agriculture, entre autres la mise en place d’organisations, avec les AOP, etc. Depuis la déconvenue de 1986, les actions n’ont pas manqué.
S’y ajoutent l’avancée des produits bio et les mesures voulues par la Confédération pour booster la biodiversité. Les paysans ne sont pas imbattables, le peuple l’a dit il y a bientôt quarante ans. Mais ce qu’il faut sans cesse redire, c’est qu’ils sont irremplaçables. Le peuple compte sur eux pour son alimentation et l’entretien du territoire, en plaine et en zone de montagne. Et puis, entre nous, que deviendraient les régions alpines, notamment les alpages, sans leur présence?