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Courrier des lecteurs

Le bonhomme Musk


Pierre Voélin, Fribourg

Pierre Voélin, Fribourg

Aujourd’hui à 13:56

Temps de lecture : 2 min

Un plaisant, ce monsieur Musk (Elon), chef opérateur du capitalisme le plus sauvage, joyau inégalable, inégalé, de l’Amérique trumpiste, et pourtant lui-même à la source d’inventions singulières – de la voiture électrique sans chauffeur, ou de robots interactifs, ou de fusées à l’humeur vacancière, de chapelets de satellites visibles à l’œil nu (au ciel nocturne, je vous prie) et que sais-je encore – rien ni personne ne saurait arrêter sa furie inventive…

Sûr qu’il laissera derrière lui, tandis qu’il nous parle les pieds dans l’eau – une façon de se moquer du problème climatique planétaire – une Terre absolument dévastée. Un poète le précède d’un siècle: il est temps que chacun relise le chef-d’œuvre d’Eliot paru en 1922: The Waste Land. Et de comprendre ce qui s’est faussé dans l’axe du monde depuis ces premiers signes identifiés par le poète.

Pas de doute, au moyen de sa fusée XXL, le bonhomme Musk saura s’exiler sur Mars, ce brave d’entre les braves, ce nouveau Noé, avec femmes et enfants (une douzaine de chaque, pour l’instant, dit-on), de quoi restaurer sur cette planète un nouvel ordre de l’univers, pas moins, voire assurer le triomphe du génie habituel de l’espèce.

Il faut espérer qu’il aura pris soin d’embarquer dans son voyage au long cours, voyage sans retour, la dernière bouteille de champagne pour célébrer sa victoire. Il ne saura plus mesurer la valeur de ce geste, et sa contradiction. Le vieux monde, une simple ruine. Là, exactement, où jadis se logeait la vie, et l’intelligence de la vie, chaque génération succédant à une autre, sur Terre.

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