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Courrier des lecteurs

Courrier des lecteurs. L’aile ou la cuisse


Jean-Louis Francey, Cousset

Jean-Louis Francey, Cousset

2 septembre 2024 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

«Les restaurants peinent à trouver du poulet suisse», titrait La Liberté du 17 août. Au même moment, nombre d’oppositions étaient faites contre le nouvel abattoir de poulets dans la région. C’est comme si on nous annonçait le début de la famine. Ceux qui détiennent le monopole de la viande de volaille ne veulent pas lâcher leur porte-monnaie. Ce n’est pas une question de nourriture, ce n’est qu’une question d’argent.

Tout a été fait pour ça. A commencer par les races de poules, ou plus précisément les sortes de poules que les chercheurs ont mis au point pour favoriser les bénéfices. Nos poules suisses ne faisaient pas l’affaire. Il fallait une pondeuse légère pour ses œufs et une autre plus lourde avec une viande onctueuse que nous appellerons poulets. Le problème, c’est que l’apprenti sorcier a tellement bien fait les choses que ces deux types ne se marient pas dans l’art culinaire et que le bénéfice n’est pas le même si l’on mange l’un ou l’autre de ces types de volaille.

C’est tellement grave que l’on tue 2,5 millions de poulets mâles du premier type à la naissance. A la période de Pâques, il faut plus d’œufs, et juste après on élimine 500 000 poules pondeuses afin d’éviter une surproduction. N’allez pas croire que celles-ci sont mangées, elles finissent principalement comme combustible pour le biogaz. Alors ne me dites surtout pas qu’il manque de poulets suisses, et arrêtez de considérer cet animal comme une chose. Les lobbies et leurs soutiens politiques crient au scandale, mais le scandale est ailleurs.