Marc Piccand, paysan, Saint-Martin
30 août 2024 à 11:15
Montagnes, alpages et forêts constituent plus de la moitié de notre territoire. Grâce à des réglementations strictes et respectueuses de la nature et de la faune, ces espaces jouissent d’un haut niveau de protection et d’une belle biodiversité. On s’en réjouit. Précédemment expert contrôleur en «prestations écologiques requises, qualité paysagère et biodiversité», j’ai longtemps crapahuté jusqu’aux sommets des alpages pour le constater.
A cette moitié de territoire, on peut rajouter un gros tiers pour la surface agricole utile (SAU), dont l’exploitation est soumise aux fameuses 4000 pages de prestations écologiques requises (PER) appliquées et contrôlées par des organes reconnus et compétents. Les statistiques fédérales estiment que 19% de ces terres sont dévolues au maintien et/ou au développement de la biodiversité. Soit un mètre carré sur cinq!
Avec tout ce qui est entrepris chez nous pour protéger nos paysages et promouvoir la biodiversité, je ne comprends pas comment les initiants peuvent qualifier notre pays de mauvais élève en la matière en nous comparant à nos voisins. Pensant à l’Espagne, ses règles bien moins strictes et sa mer de plastique pour les cultures sous serre qui se voit depuis l’espace, je reste dubitatif sur les méthodes de calcul utilisées.
On peut se donner bonne conscience en multipliant les initiatives et rendre le pays aux broussailles… Attaquons-nous plutôt à nos besoins d’humains et à leurs conséquences (gaspillage, confort, transports, luxe, etc.) et nous parviendrons à vraiment améliorer l’avenir de notre planète.
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