Daniel Savary, député PVL, Avry-devant-Pont
5 décembre 2024 à 15:00
Il est communément admis que les fonctions dirigeantes, publiques ou privées, sont très bien payées. A ce niveau de rémunération, il est donc courant que la notion même d’heures supplémentaires n’existe pas: le travail doit être exécuté et le dirigeant s’organise pour qu’il le soit. Aussi l’épilogue de l’affaire du secrétaire général de la ville de Bulle m’interroge-t-il, les sommes qui devaient être restituées dans un premier temps ayant finalement été compensées par des heures supplémentaires. Circulez, il n’y a vraiment rien à voir.
A lire dans la presse l’avis des uns et des autres, le problème se situerait plutôt dans la «gouvernance» de la ville, terme fourre-tout à la mode qui ne veut pas dire grand-chose et dont l’utilisation est bien pratique pour diluer toute responsabilité. Mais je ne suis pas certain que la professionnalisation de l’Exécutif bullois y aurait changé quoi que ce soit: l’affaire n’aurait sans doute pas été rendue publique, sachant qu’il est compliqué d’être un lanceur d’alerte lorsqu’on est un professionnel et de risquer ainsi son gagne-pain.
Au final, comme trop souvent dans le canton de Fribourg, c’est le lanceur d’alerte qui est implicitement responsable d’avoir troublé l’ordre public, incitant ainsi tout un chacun à se taire et à regarder ailleurs, qu’il soit professionnel, milicien ou simple citoyen. Et c’est bien là que réside le problème.