Logo

Proche-Orient. 7e échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens

Le Hamas a libéré samedi deux otages israéliens à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, avant la remise prévue de quatre autres pour un septième échange contre des prisonniers palestiniens, qui a été précédé de la confirmation de la mort de l'otage Shiri Bibas.

Une foule est déjà rassemblée samedi matin à Tel Aviv, dans l'attente de la libération prévue de six otages détenus par le Hamas à Gaza. L'armée israélienne s'attend à ce que le Hamas libère les six otages israéliens en deux endroits distincts de la bande de Gaza.Deux sont déjà en route.KEYSTONE/EPA/ABIR SULTAN

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 09:12, mis à jour à 11:02

Temps de lecture : 1 min

Comme lors des précédentes libérations organisées dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, le mouvement islamiste palestinien Hamas et les groupes armés alliés ont exhibé sur un podium deux otages, avant leur remise au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Les deux hommes sont ensuite montés dans les voitures du CICR, avant de regagner Israël, selon l'armée.

Le visage tendu, Tal Shoham, un Israélo-Autrichien de 40 ans enlevé lors de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël, a été contraint de prononcer quelques mots au micro.

A ses côtés, Avera Mengistu, 38 ans, tête baissée, marche avec difficulté. Présenté comme mentalement instable par les autorités israéliennes, il avait été filmé escaladant la barrière séparant Israël de Gaza le 7 septembre 2014 et était captif depuis.

Les mises en scène à chaque libération d'otages ont été dénoncées par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.

Sous la pluie, des combattants encagoulés en treillis militaires et en armes ont entouré la tribune, certains portant des armes automatiques, d'autres des lance-roquettes. Des drapeaux du Hamas flottent sur des bâtiments détruits par la guerre.

Même scène à Nousseirat (centre), où quatre otages doivent ensuite être libérés, selon une source du Hamas, dans le cadre de l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.

Selon le Forum des familles d'otages, il s'agit de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, enlevés le 7 octobre 2023, ainsi que de Hicham al-Sayed, détenu depuis une dizaine d'années.

"Souffrance inimaginable"

Selon le Club des prisonniers palestiniens, 602 détenus palestiniens doivent être libérés en contrepartie, dont 50 condamnés à perpétuité. Cent-huit des prisonniers doivent être expulsés des territoires palestiniens.

La famille d'Avera Mengistu a salué sa libération après "dix ans et cinq mois d'une souffrance inimaginable".

A Tel-Aviv, des centaines de proches et soutiens des otages, certains en pleurs, se sont rassemblés sur la "place des otages" pour suivre en direct sur écran ces libérations, brandissant des photos des captifs.

Ce septième échange a débuté après la confirmation de la mort de l'otage israélienne Shiri Bibas, enlevée avec ses deux fils Ariel et Kfir lors de l'attaque du 7 octobre, qui a déclenché la guerre à Gaza.

"Aucune consolation"

"Nous avons reçu la nouvelle que nous redoutions tant: notre Shiri a été tuée en captivité. Pendant 16 mois, nous avons cherché des certitudes, et maintenant que nous les avons, cela n'apporte aucune consolation", a déclaré sa famille.

La remise jeudi par le Hamas de ce qui devait être quatre dépouilles d'otages israéliens a donné lieu à une montée de tensions alors que le cessez-le-feu en vigueur à Gaza reste fragile.

Parmi ces corps figuraient ceux des deux garçonnets Bibas, Ariel et Kfir, âgés de 4 ans et huit mois et demi lors de leur capture, mais pas celui de leur mère, comme annoncé par le Hamas.

Le Hamas, qui a reconnu une "possible erreur", a ensuite transféré la dépouille de Shiri Bibas au CICR.

Les deux enfants ont été tués "à mains nues" en captivité à Gaza, a affirmé l'armée. Le Hamas a affirmé que Shiri Bibas, âgée de 32 ans au moment de sa capture, et ses enfants avaient été tués en novembre 2023 dans un bombardement israélien.

Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages le 7 octobre 2023.

Négociations retardées

Avant la remise du corps de Shiri Bibas, le premier ministre Benjamin Netanyahu avait promis d'agir pour que le Hamas "paie le prix de cette violation cruelle et perverse de l'accord" de cessez-le-feu.

Avec les deux nouvelles libérations, 25 otages israéliens - dont quatre décédés - ont été remis à Israël, en échange de plus de 1100 détenus palestiniens depuis l'entrée en vigueur de la trêve.

Selon le Hamas, les libérations de samedi sont les dernières d'otages vivants prévue durant la première phase de l'accord. Au total 33 otages, dont huit morts, doivent être échangés contre 1900 détenus palestiniens lors de cette phase s'achevant le 1er mars.

Le mouvement s'est dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les otages qu'il détient encore à Gaza lors de la deuxième phase de l'accord.

Il a mis en garde samedi dans un communiqué "contre les tentatives de l'occupation (Israël, NDLR) de se soustraire à l'accord". "Soit ils recevront leurs prisonniers (otages) dans des cercueils, soit ils les accueilleront vivants (...)."

Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont jusque-là été retardées, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de la trêve.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1215 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 48'319 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé.