Jean-Thomas Vacher, chef du groupe Le Centre au Conseil général de Fribourg
Aujourd’hui à 11:38
La génération des babyboomers assume souvent le rôle de «plus grande crèche du pays» pour les plus petits ou celui de proche aidant pour les plus âgés, une vraie chance pour la communauté de pouvoir compter sur cette génération au grand cœur. Si les deniers d’Helvétie font l’objet de toutes les convoitises lors de la présente législature et qu’une attention particulière doit être portée à la bourse fédérale, il est cependant nécessaire de toujours prendre en compte le coût humain en trouvant des solutions pragmatiques sans péjorer la situation des plus fragilisés.
Dans le cas de la rente de survivant, si une inégalité doit être corrigée, elle ne doit pas l’être au détriment de celles qui se sont investies pour les nouvelles générations en stoppant temporairement leur carrière. Si aujourd’hui, une majorité de nouveaux parents maintient une activité professionnelle lors de l’arrivée d’un enfant, c’est aussi parce qu’ils peuvent compter sur des grands-parents et des crèches. Une évolution sociétale s’opère, mais ne saurait se faire sur le dos des femmes qui la permettent.
Si cette réforme était acceptée en l’état, certaines femmes se retrouveront seules dans la cinquantaine, sur le marché du travail et sans rentes de veuve. A couper dans les gardes ou à péjorer la situation des babyboomers, on risque bien d’affaiblir la natalité et notre économie déjà à la peine. J’espère vivement que le parlement retravaillera cet objet en donnant notamment un temps de transition pour préserver une solidarité intergénérationnelle clé pour la cohésion sociale.