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France. Un mort dans un attentat à Mulhouse, l'Algérie incriminée

Un homme de 37 ans est soupçonné d'avoir tué à l'arme blanche une personne et d'avoir grièvement blessé trois policiers municipaux samedi à Mulhouse (Haut-Rhin). Un "acte de terrorisme" selon Emmanuel Macron, tandis que Bruno Retailleau a mis en cause l'Algérie.

Une personne est morte et trois policiers ont été blessés dans une attaque au couteau qualifiée de terroriste à Mulhouse.KEYSTONE/EPA/JEAN-FRANCOIS FREY

ATS
AFP

ATS et AFP

22 février 2025 à 17:58, mis à jour à 22:01

Temps de lecture : 1 min

Le précédent attentat mortel en France était celui de la tour Eiffel, qui avait fait un mort et deux blessés en décembre 2023 à Paris.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié "Allah u akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe) à plusieurs reprises, lors de l'attaque qui a tué un Portugais de 69 ans, et lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

En déplacement au salon de l'agriculture à Paris, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué un "acte de terrorisme", "islamiste", "qui ne fait pas de doute".

Suspect fiché

Le suspect "est fiché au FSPRT", le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a déclaré à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz, qui s'est rendu sur place.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé se saisir de l'enquête, ouverte pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste.

Le suspect a crié "Allah Akbar". "Une personne civile qui s'est interposée est décédée. Trois policiers municipaux seraient blessés", a précisé le Pnat dans un communiqué, indiquant que l'assaillant est actuellement en garde à vue.

Les deux policiers municipaux ont été blessés pour l'un "à la carotide", pour l'autre "au thorax", a pour sa part affirmé Nicolas Heitz. Ils ont été hospitalisés en urgence absolue. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur de Mulhouse.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, était attendu sur place dans la soirée. Interrogé sur TF1, il a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refusé à 10 reprises.

"Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste", a-t-il lancé.

De source syndicale, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Militaires en renfort

Les faits se sont déroulés peu avant 16h00, à proximité du marché du canal couvert très animé qui se tenait ce samedi, en plein coeur d'un quartier populaire de la ville.

Quatre périmètres de sécurité ont été dressés, sur les lieux des attaques successives et de l'arrestation du suspect. De nombreux policiers ont été déployés, ainsi que des militaires de l'opération Sentinelle arrivés en renfort, a constaté un photographe de l'AFP.

Sur la dalle du marché, des policiers municipaux tentaient de préserver des traces de sang des intempéries. Des agents de la police scientifique procédaient également à des relevés. Une dizaine de véhicules de pompiers étaient stationnés.

Un dispositif policier conséquent avait été mobilisé en début d'après-midi pour encadrer une manifestation de soutien au Congo.

"En deuil"

"Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil", a réagi le Premier ministre, François Bayrou, qui a adressé ses "félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide".

"L'horreur vient de saisir notre ville", a déploré sur Facebook la maire de la ville, Michèle Lutz.

Le précédent attentat signalé en France remontait au mois dernier, lorsqu'un homme de 32 ans avait blessé au couteau une personne en criant "Allah Akbar" dans un supermarché d'Apt (Vaucluse).

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que "l'absence de décès des suites d'une action terroriste en 2024 en France ne (reflétait) pas une diminution du risque terroriste", rappelant que neuf attentats avaient été déjoués l'an dernier.

En 2024, 85 enquêtes préliminaires ont été ouvertes par le Pnat, dont 66 "pour le seul contentieux jihadiste, en augmentation de 70% par rapport à 2023", avait relevé M. Christen.