Jacques Droux, Estavayer-le-Lac
Aujourd’hui à 12:47
Dans son Opinion du 7 décembre, M. François Mauron, rédacteur en chef de La Liberté, parle de l’affaire Girard et du rôle de la presse, «garante du bon fonctionnement de la démocratie». Il y a eu sans doute une violation du secret de fonction, vu qu’une fuite a permis à la Liberté de rendre publique une partie du rapport d’enquête établi par l’avocat Thierry Gachet avant le dépôt de l’ordonnance de clôture.
Mais cette infraction n’est pas imputable à la presse. Comme l’écrit avec pertinence M. Mauron, les partis politiques ont condamné la diffusion du rapport au lieu de traiter du fond de l’affaire qui a un intérêt public évident. Leur courroux est à la mesure de leur souci de cacher la poussière sous le tapis.
Dans un éditorial du 25 janvier 2023, M. Mauron disait déjà que «les fuites font partie de la vie politique, permettant à la presse de jouer son rôle de quatrième pouvoir». C’est heureux pour les citoyens, car les autorités ont en général grand soin que les graves dysfonctionnements des institutions dont elles sont responsables soient dissimulés. Elles tentent aussi de jouer au chat et à la souris avec les administrés jugés trop curieux, alors que ceux-ci usent simplement de leur droit d’obtenir des informations sur la gestion des affaires étatiques.
La presse sert alors de levier pour vaincre ces résistances. M. Mauron et les journalistes de la Liberté ont très bien saisi ce que disait Paul Valéry: «La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.»