Dr Jean-Bernard MICHEL, professeur retraité et ancien cadre du CSEM, Granges-Paccot
Aujourd’hui à 12:54
Les aciéries suisses, pilier de notre industrie, méritent une attention et un soutien accrus pour relever les défis économiques et écologiques. Il est rare que des élus PS et UDC se mettent d’accord, et cela mérite d’être salué: bravo à MM. Roger Nordmann et Nicolas Kolly pour leur soutien au recyclage de l’acier en Suisse (La Liberté du 11 décembre, «Un cadeau pour les aciéries»). Celui-ci évite l’émission de 2,25 millions de tonnes de CO2, soit 25,5 millions de francs suisses au prix actuel du CO2, pour 1,5 million de tonnes d’acier recyclé annuellement.
En revanche, le conseiller national Luka Schmid, opposé à cette aide, n’a pas pris en compte les avantages économiques et écologiques de cette industrie essentielle. Son exemple du quartz dans l’horlogerie est tout aussi infondé. Non seulement l’invention du quartz est suisse (CEH à Neuchâtel devenu ensuite le CSEM, autrement dit le Centre suisse d’électronique et de microtechnique), mais elle a permis à l’industrie horlogère de renaître. L’échec initial des horlogers à exploiter cette innovation a été corrigé grâce à une restructuration et à des regroupements stratégiques, comme la création du Swatch Group.
Cette transformation montre comment un secteur peut se relever avec une stratégie adaptée et un soutien ciblé. Le coût croissant de l’acier importé renforce l’intérêt de soutenir la production nationale. Critiquer ces aides sans évaluer leurs retombées relève d’une vision à courte vue. Soutenons une industrie plus verte et stratégique pour l’avenir économique suisse.