Camille Meyer, Fribourg
Aujourd’hui à 00:00
Très intéressante juxtaposition de courriers de lecteurs dans l’édition du 24 décembre dernier. Un thème commun: le Schoenberg, les préjugés le concernant, son traitement par la ville de Fribourg. D’un côté, une récupération politique bas de gamme de membres du PVL; de l’autre, une indignation angélique.
Le Schoenberg, je connais, j’y vis depuis quarante-cinq ans, j’y ai enseigné au niveau primaire. Je m’autorise donc quelques considérations. Les préjugés? Une réalité (Comment peux-tu habiter et enseigner dans ce quartier? – Tu connais un peu, tu y es déjà venu? – Non). J’y habite heureux, j’y ai enseigné avec plaisir.
Ces préjugés, comment les expliquer? Une méconnaissance certainement. Le multiculturalisme scolaire d’alors (années 1980) était riche, respectueux et bénéfique, l’envie d’intégration forte. Est-ce encore d’actualité? Partiellement. Le traitement par la ville (et l’agglo)? Au niveau des transports publics, des carences inacceptables (ligne 6 Guintzet-Musy avec une cadence à 15 minutes, des attentes à certaines heures de 40 minutes à l’arrêt Windig). Suspension de l’arrêt Stadtberg. Une punition collective qui soignerait un symptôme au lieu de prendre le mal à la racine, un manque d’éducation flagrant de quelques-uns. La sanction éducative, ça se pratique encore?
La gratuité pour les 1-8H? Une fausse bonne idée (la mobilité douce est prônée, le surpoids juvénile en progression) qui provoque des agglutinations énormes d’élèves aux arrêts, d’où des comportements d’une bêtise crasse. Je plains les chauffeurs des TPF qui vivent ces situations. Au Schoenberg comme ailleurs, le chemin de l’école partagé, un plaisir à redécouvrir.