La «van life» jusque chez les agriculteurs
Des agriculteurs cèdent un bout de terrain pour accueillir les campeurs et leurs bus aménagés
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Camille Besse
10 août 2022 à 04:01
Agrotourisme » «Ici nous sommes tranquilles, ce n’est pas comme dans un camping où il y a plus de monde.» Arrivées la veille de Burgistein, dans le canton de Berne, Cornelia et Daniela Däppen s’affairent à ranger leurs derniers bagages dans le bus aménagé avant de reprendre la route. Les deux sœurs profitent pour la première fois d’une semaine de vacances avec le véhicule de transport qu’elles ont elles-mêmes transformé. Le couchage remplit la quasi-totalité de l’habitacle. Pas de toilettes, ou de douches, qu’importe: chez Roland et Piyawan Trachsel à Alterswil sur la commune de Tavel, les campeurs d’un soir bénéficient de sanitaires et même d’un repas thaïlandais servi sur leur lieu de camping.
C’est aussi pour faire vivre les 15 hectares de la ferme rachetée à son père que Roland a décidé, en mars 2021, de devenir un hôte pour les campeurs sur roues. Aux alentours du bâtiment principal, situé entre champs et forêt, non loin du parc naturel du Gantrisch et de la région du Lac-Noir, la famille Trachsel met chaque soir trois emplacements à disposition. La nuitée coûte 5 francs pour l’usage des toilettes, la même somme pour avoir accès à l’électricité. A ce montant, s’ajoute la taxe de séjour de 1,30 franc par personne.
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le nombre d’emplacements mis à disposition par les Trachsel
Ceux qui prévoient d’y passer la nuit doivent surtout annoncer à l’avance leur venue afin d’être assurés d’avoir une place à leur arrivée. «Nous sommes très ouverts et n’avons jamais eu de problèmes avec des clients», relève Roland Trachsel.
Informaticien, le Singinois a peu à peu rénové le bâtiment agricole. Il a aussi transformé l’ancien poulailler attenant en chalet de bien-être. Son épouse Piyawan Trachsel, au bénéfice de la certification RME, y prodigue depuis 2017 des massages thaïlandais.
Valoriser les producteurs
Les époux ne le cachent pas, c’est aussi pour faire connaître leur espace bien-être qu’ils se sont inscrits comme accueillants sur la plateforme numérique PlaceToBee. L’entreprise collabore notamment avec l’Union suisse des paysans et promeut sur son site à la fois les exploitants qui offrent une place pour la nuit et ceux qui proposent de la vente directe. Dans le canton de Fribourg, trois domaines agricoles, incluant celui de Tavel, sont ainsi recensés pour accueillir les campeurs.
Les règles sont simples. Les accueillants s’engagent à limiter l’offre à trois places pour une durée de 24 h au maximum. «Notre idée est de permettre aux campeurs de découvrir une région et de valoriser les producteurs locaux», explique Anneline Cachat, cofondatrice de la start-up basée dans le canton de Zurich.
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