Des sonos à vélo à travers la Suisse
Le festival de musique itinérant Cycloton allie mobilité douce et musique locale. A voir bientôt à Fribourg
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Zoé Lüthi
19 juillet 2019 à 19:52
Festival » De la musique à la force des mollets, voici la promesse du Cycloton. Du 1er au 18 août, une tournée cycliste de 450 kilomètres entre Carouge, Zurich et Fribourg sera ponctuée chaque soir de concerts gratuits. Les deux derniers auront lieu à Bluefactory et à la place du Marché aux Poissons à Fribourg. Ce festival à vélo est le résultat d’un partenariat entre l’association Sémaphore de Béatrice Graf et la Team Cyclotone de Pierre Berset et Bernhard Zitz.
Musique écologique
«On n’a pas choisi le plus simple», établit dès le départ la musicienne Béatrice Graf. En six mois, l’équipe du Cycloton a dû imaginer son trajet, contacter les musiciens et trouver des financements. Mais le concept faisait ses premiers pas dès 2012, lorsque la Team Cyclotone a réussi à alimenter une sono à l’aide de vélos. L’installation demeure toutefois lourde et volumineuse.
La version portative du Cyclotone est un cube mauve d’une quarantaine de kilos capable d’amplifier des concerts pour 500 auditeurs à l’aide de deux pédaliers. «Ce n’est pas un concert à petite échelle», prévient Marie-Paule Bugnon, chargée de coordination. Compact, le système de son ainsi réduit résiste aux cahots de la route et peut être attaché directement à un vélo.
Parrainé par l’aventurier à bicyclette Yann Marthaler, le Cycloton ne s’envisage toutefois pas en performance sportive mais comme une «nouvelle voie de diffusion artistique en accord avec les enjeux de demain», explique Béatrice Graf.
Lassés de prendre l’avion régulièrement pour faire avancer leur carrière au prix d’un bilan carbone considérable, une trentaine de musiciens locaux se produiront au sein d’un programme pour le moins éclectique. Jazz, beat-box, blues, improvisation et même yodel sont à l’affiche. Des artistes âgés de 20 ans à plus de 70 ans se prêtent au jeu. Béatrice Graf, qui jouera chaque soir, a préparé un répertoire de chansons politiques intitulé Mess-Ages. Elle ouvrira aussi le festival en compagnie de Bernhard Zitz: les deux acolytes se serviront d’instruments fabriqués à partir d’objets recyclés.
Public mis à contribution
«La qualité du concert dépend de l’énergie des gens», indique Agnès Collaud, membre de l’équipe du Cycloton. Et Béatrice Graf de renchérir: «Le public contribuera plutôt à la force des mollets qu’à celle du porte-monnaie». Pour ce drôle de troc ou pour tracter la centaine de kilos nécessaire à la tournée, les bénévoles peuvent s’inscrire en ligne. L’occasion de découvrir sept cantons et onze villes suisses, sous le soleil ou sous la pluie. De plus, des ateliers de création seront mis sur pieds à Genève, Bienne et Fribourg. Les spectateurs auront aussi l’occasion de soutenir le festival en s’offrant un petit badge estampillé de son logo.
Seule ombre au tableau: seuls 40 pour cent du budget de 160 000 francs ont pu être récoltés. Les organisateurs se disent très touchés que les musiciens aient accepté d’être moins payés pour la survie du projet. Loin de se démonter, ils voient déjà se profiler une deuxième édition en 2020.
«C'est un projet un peu fou, mais c'est important d'offrir des nouvelles voies artistiques», conclut Béatrice Graf.
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