Anouk Gremion, Posieux
6 septembre 2024 à 11:35
Les opposants à l’initiative pour la biodiversité affirment qu’il n’y aura pas de «crise générale de la biodiversité». Pourtant, il est difficile de concilier ces propos avec les nombreuses études scientifiques et observations qui montrent clairement un déclin préoccupant de nombreuses espèces en Suisse. En effet, plus d’un tiers des espèces sont menacées d’extinction dans notre pays, rien que ça. Tenir de tels propos est irresponsable face à une situation qui témoigne d’une véritable crise écologique, contre laquelle nos efforts restent largement insuffisants malgré les affirmations du conseiller fédéral Albert Rösti.
Je défends la biodiversité avant tout parce qu’elle doit être protégée pour elle-même. Mais comme nous vivons dans un système où elle est subordonnée à l’économie, il faut rappeler que son déclin, ainsi que l’effondrement des milieux naturels, figure parmi les plus grandes menaces pour l’économie mondiale. A titre d’exemple, la station de recherche Agroscope a estimé la valeur économique de la pollinisation en Suisse entre 205 et 479 millions de francs par an.
Nous devons mettre en œuvre des mesures robustes comme l’extension des aires protégées et la restauration des écosystèmes. Mais nous devons avant tout sortir de l’illusion qu’une croissance économique illimitée peut se poursuivre au détriment de la nature. La préservation de notre patrimoine naturel ne devrait plus être une option, mais une priorité pour garantir un avenir durable.