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Politique

Santé. Après la grève des radiologues, les médecins manifestent à Berne

Après la grève des techniciens en radiologie à Fribourg, médecins, pharmaciens vétérinaires, dentistes et chiropraticiens ont dit leur ras-le-bol vendredi sur la Place fédérale à Berne. Ils exigent de meilleures conditions de travail.

Cinq associations de professions médicales ont manifesté vendredi devant le Palais fédéral pour dénoncer la précarisation de leurs conditions de travail.KEYSTONE/PETER KLAUNZER

ATS

ATS

21 février 2025 à 13:30, mis à jour à 16:37

Temps de lecture : 1 min

Cinq associations professionnelles se sont réunies à Berne dans le cadre d'une action visant à alerter le public et les politiques. A travers une course d'obstacles sur la Place fédérale, elles ont voulu illustrer les difficultés rencontrées dans leurs professions.

Environ 200 personnes étaient présentes devant le Palais fédéral. "La bonne prise en charge médicale des personnes et des animaux en Suisse est menacée", indiquent-elles dans un communiqué.

Interrogée par Keystone-ATS, la présidente de la Société suisse de pharmacie, Martine Ruggli-Ducrot, a appelé à "prendre en main" la question de la pénurie de personnel et à trouver des solutions, "aussi au niveau politique".

Les organisations ont remis aux présidents des commissions de la santé des Chambres fédérales un catalogue de huit recommandations. Elles y exigent des meilleures conditions de travail, une réduction des charges administratives et plus de places d'études.

"Besoin urgent"

"La Suisse a besoin urgemment de plus de personnel médical qualifié. Il faut donc investir dans la formation, tout en évitant que davantage de professionnels ne quittent la profession", indiquent les associations.

Les milieux de la santé alertent depuis des années sur leurs conditions de travail, qui se sont encore un peu plus détériorées durant la crise du Covid-19. Des discussions ont également régulièrement lieu au Parlement, notamment sur le numerus clausus dans les universités ou la numérisation.

La conseillère nationale Barbara Gysi (PS/SG) et le conseiller aux Etats Damian Müller (PLR/LU) ont pris connaissance des revendications des professions médicales. Mme Gysi a rendu hommage au travail du personnel médical et a souligné l'importance de la sécurité de l'approvisionnement. Ces demandes montrent la direction à suivre au monde politique, mais il faut beaucoup de temps pour des changements, a indiqué M. Müller.

"Ne plus repousser le problème"

Les mesures réclamées concernent trois domaines: la formation, conditions de travail et qualité des prestations. Les associations demandent notamment davantage de places d'études et moins de contraintes administratives.

"Il y a actuellement beaucoup de requis pour documenter (...) tous les actes qui sont faits", a expliqué Mme Ruggli-Ducrot. La mauvaise numérisation du domaine de la santé en Suisse complique également les échanges entre les différents prestataires de soins, a-t-elle déploré.

Les cinq organisations demandent également une uniformisation nationale ou supracantonale des conditions d'exercice de la profession. Enfin, elles souhaitent des systèmes incitatifs pour garantir un nombre suffisant de places de travail dans les régions périphériques, afin d'assurer les prestations de tous les services médicaux.

Face aux pénuries qui s'accentuent, il n'est plus possible d'ignorer et de repousser les problèmes, soulignent les cinq associations. Ensemble, elles représentent plus de 63'000 professionnels en Suisse.

Ce mois-ci, quelque 80 techniciens en radiologie médicale de l'Hôpital fribourgeois ont fait grève pendant une semaine. Ils demandaient entre autres une augmentation de salaire.