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Suisse

Montagne. Fréquentes en raison de l’hiver doux, les avalanches de reptation sont difficiles à prévoir

Les températures élevées favorisent des coulées de neige sur les pentes raides et nécessitent de fermer préventivement certaines pistes exposées.

Le 29 février 2012, une avalanche de reptation s’était déclenchée au col de la Croix, près des Diablerets. © Keystone-archives

Sevan Pearson

Sevan Pearson

20 février 2024 à 20:35

Temps de lecture : 1 min

Des avalanches de printemps en plein hiver? C’est un peu ce qui se passe cette année. En raison de l’abondante neige au-dessus de 1800 mètres d’altitude et des températures élevées, des avalanches de glissement – appelées aussi avalanches de reptation – se produisent régulièrement sur les pentes particulièrement raides. Conséquence: certaines pistes de ski, exposées à ce risque, doivent être fermées préventivement. C’est par exemple le cas actuellement du Black Wall, à Glacier 3000. Le point avec Célia Lucas, prévisionniste d’avalanches à l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF de Davos.

Pourquoi y a-t-il autant d’avalanches de glissement cet hiver?

Célia Lucas: Il a beaucoup neigé dès fin octobre. Et les températures élevées cet hiver – particulièrement en janvier et février – ont réchauffé le manteau neigeux. Conséquence: une fine couche d’eau se forme sous la neige et favorise son glissement, ce qui conduit à des avalanches de reptation. Celles-ci sont plutôt typiques du printemps, mais aussi possibles en plein hiver s’il a beaucoup neigé au début de la saison hivernale, comme cette année. A noter que les avalanches de glissement printanières ont lieu très tôt cette année, et que le manteau neigeux en altitude est encore épais.

Qu’est-ce qui distingue les avalanches de glissement des avalanches de plaque?

Une avalanche de glissement (ou de reptation) n’a pas besoin d’une couche de neige instable. Elle se déclenche spontanément dans des pentes raides. Une fine couche d’eau à l’interface neige-sol fait que le manteau neigeux commence à glisser en raison de la gravité. Une zone à risque est souvent reconnaissable à une déchirure du manteau neigeux, appelée «gueule de baleine».

Une avalanche de plaque se produit lorsqu’une cassure est initiée dans une couche instable. La plaque de neige au-dessus de la couche fragile se détache alors du reste du manteau neigeux. Contrairement aux avalanches de glissement, des avalanches de plaque peuvent être déclenchées par le passage d’une personne. L’avantage: on peut aussi les déclencher de manière artificielle, à l’aide d’explosifs, ce qui n’est pas le cas d’une avalanche de glissement.

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