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Société

L’IA pour sauvegarder la biodiversité à Madagascar

L’intelligence artificielle et la bio-informatique peuvent contribuer aux politiques de conservation

L’Indri indri, soit un des plus grands lémuriens encore vivants; «l’arbre du voyageur» ou ravenala, un des symboles de Madagascar; un Uroplatus sameiti, variété de gecko; un Furcifer campani, aussi connu sous le nom de «caméléon bijou».

 Gilles Labarthe

Gilles Labarthe

5 janvier 2023 à 16:46

Temps de lecture : 1 min

Recherche » La Grande Ile est connue pour ses lémuriens, sa faune et sa flore uniques au monde: 82% de ses espèces végétales et 90% de ses vertébrés sont endémiques à Madagascar, c’est-à-dire présents nulle part ailleurs. Soit une vraie réserve de biodiversité, aujourd’hui menacée. Pour la sauvegarder, une équipe de spécialistes recourt à l’intelligence artificielle (IA) et à la bio-informatique. Comment ça marche? Explications de Daniele Silvestro, chef de groupe du Swiss Institute of Bioinformatics et chercheur au Département de biologie de l’Université de Fribourg.

Quelle est votre spécialisation, et comment vous êtes-vous impliqué sur ce projet?

Daniele Silvestro: Je suis un biologiste computationnel. Je travaille plutôt avec des ordinateurs, mais la bio-informatique est à l’interface entre biologie, mathématiques, programmation et informatique. Nous avons collaboré sur ce projet avec la communauté scientifique de Madagascar, des chercheurs du Royal Botanic Gardens, Kew (aux environs de Londres, ndlr) et au niveau international. Dans mon travail j’utilise l’IA et les modèles mathématiques pour aider les institutions de conservation de la nature.

L’IA peut a priori sembler éloignée de la nature. Quel est son apport?

Vous pouvez très bien collecter sur le terrain des échantillons, mais après, que faire avec toutes ces données? Nous utilisons la modélisation et l’IA pour compléter les bases de données et les informations manquantes. Par exemple à Madagascar on connaît bien les animaux vertébrés, mais moins les invertébrés, les champignons… Nous avons été surpris de voir que certains organismes ne sont pas encore bien étudiés, comme les fougères: seules 33 espèces en danger sont classifiées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) dans sa liste rouge, alors que grâce à notre classification d’estimation utilisant l’IA, nous avons pu identifier que plus de 150 espèces sur 270 sont menacées.

 

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