Logo

Vaud

Cibler la consommation d’alcool des jeunes


18 août 2023 à 04:01

Le CHUV a développé une application pour prévenir la consommation d’alcool des jeunes.

Une application afin de prévenir et de limiter la consommation d’alcool des jeunes a été créée par le Service de médecine des addictions du CHUV à Lausanne. Son efficacité est démontrée par une étude publiée hier dans le British Medical Journal.

«La consommation d’alcool est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les jeunes. Et une consommation à risque s’avère fréquente chez les étudiants», écrit l’établissement hospitalier.

Nommée Smaart, l’application est gratuite. Elle a été développée avec la participation d’étudiants de l’Université de Lausanne (UNIL), de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), de l’EHL Hospitality Business School et de la Haute Ecole de santé Vaud (HESAV). Elle évalue la consommation des utilisateurs et leur signale si cette dernière présente des risques pour la santé.

L’efficacité de la solution a été évaluée auprès de 1770 étudiants de ces hautes écoles. Deux mesures ont été examinées: le volume total d’alcool consommé et le nombre de jours de consommation excessive, à savoir quatre verres ou plus dans la même journée pour les femmes et cinq verres ou plus pour les hommes, explique le CHUV.

Les résultats démontrent que cette application a permis de limiter la consommation d’alcool pendant les douze mois de l’étude qui a duré du 26 avril 2021 au 30 mai 2022. Tant une diminution du nombre de boissons alcoolisées consommées par semaine qu’une baisse du nombre de jours de consommation excessive ont été observées.

Cette étude a été financée par le Fonds national suisse (FNS). Elle est l’une des premières à montrer l’efficacité d’une application de prévention sélective pour la consommation d’alcool à risque, affirme l’établissement hospitalier.

En plus de fournir des informations sur l’alcool, Smaart permet «d’initier une réflexion sur sa consommation en monitorant cette dernière», ajoute-t-il. Le dispositif évalue ainsi l’évolution de son comportement vis-à-vis de l’alcool au fil du temps. Il le compare à celui de personnes du même âge en Suisse. Il chiffre également les risques pris pour sa santé. La solution rend aussi tangible les limites à ne pas dépasser.

«Ce qui est intéressant avec cet outil numérique, c’est qu’il propose une auto-évaluation de sa prise de risques en dehors du cadre d’une consultation», souligne le professeur Nicolas Bertholet, médecin adjoint au Service de médecine des addictions du CHUV et premier auteur de l’étude.

«L’application permet de diffuser un message de prévention à un large groupe de jeunes adultes. Elle cible notamment des personnes qui n’auraient pas forcément envie de parler de leur consommation d’alcool à quelqu’un, que ce soit un proche ou un professionnel de la santé», complète-t-il. ATS

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus