Plusieurs chemins, une seule fin
Les apprentis de l’entreprise Johnson Electric proposent une œuvre au Festival des lumières de Morat
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Pauline Darbellay
24 janvier 2022 à 02:01
Festival des lumières » Vendredi soir, aux abords du port de Morat, se dresse une étrange structure métallique, composée de rails surélevés, de tubes ou encore d’ascenseurs. La particularité de cette œuvre, c’est qu’elle a été entièrement créée par les apprentis de l’entreprise Johnson Electric. Les visiteurs du Festival des lumières sont invités à faire circuler des boules de bois aux couleurs fluorescentes sur l’installation baignée de lumière ultraviolette.
Yannick Michel, responsable du site de Morat de l’entreprise Johnson Electric explique: «En tant que grosse entreprise de Morat, cela faisait un moment qu’on était en contact avec l’office du tourisme et qu’on voulait proposer une animation.» Il se souvient: «Au début, on a imaginé travailler avec un artiste, puis on s’est dit: pourquoi ne pas laisser nos apprentis créer quelque chose?» Au total, 23 apprentis ont participé au projet. Ils se forment au métier de polymécanicien, automaticien, constructeur ou encore employé de commerce. «On leur a laissé créer le projet de A à Z. Ils ont reçu un budget de 10 000 francs et ont tout géré seuls, de la communication à la technique», ajoute Yannick Michel.
Défi technique et humain
A tout juste 19 ans, Manaël Haas, apprenti polymécanicien de 4e année, a supervisé le projet de la conception à la réalisation. Il se rappelle: «On a débuté par un brainstorming. Durant un mois, tous les apprentis ont pu donner leurs idées.» Il a ensuite fallu dessiner les plans et créer les pièces et programmer les mouvements. «Certaines pièces ont été créées avec une imprimante 3D alors que d’autres proviennent de notre entreprise», explique Manaël. Les petits ascenseurs qui élèvent les boules au début du parcours sont, par exemple, réalisés à partir des moteurs qui baissent les vitres des voitures. «J’ai utilisé les box de l’entreprise pour tester les capteurs dans différentes conditions météorologiques, comme le froid ou l’humidité», explique Manaël. La dernière semaine a été dédiée au montage sur place. «Ça a été une étape difficile, car tous les essais avaient été effectués sur le sol plat de l’usine, donc il y a eu beaucoup de réglages à faire», décrit Manaël Haas. Le projet a demandé beaucoup de temps et d’investissement de la part des apprentis. «Ça nous a permis d’expérimenter plein de choses et de travailler tous ensemble», se réjouit le jeune apprenti polymécanicien.
Au final, la structure attire les passants et connaît un franc succès, malgré quelques imprévus. «Certains parcours ne fonctionnent pas ce soir, mais c’est dur de savoir pourquoi, il y a tellement de facteurs en jeu», rapporte Manaël Haas avant de continuer: «Globalement, je suis très content du résultat.»
Toute une symbolique
Lors de la phase de réflexion, le jeune homme a consulté la liste des attractions annoncées au festival et remarqué que peu étaient destinées aux enfants: «Nous avons voulu que l’œuvre soit interactive et destinée à tous les membres de la famille.»
Les apprentis ont souhaité représenter chaque vie par une boule et chaque chemin qu’elle prend par un parcours. «Puis nous avons voulu aller plus loin en proposant trois parcours avec des thématiques plus concrètes», explique Manaël Haas. La structure est ainsi composée de trois pistes, chacune symbolisant un aspect de la vie en particulier. La première illustre ainsi l’amour en proposant un parcours sinueux jalonné de hauts, de bas et se terminant par un looping.
De l’autre côté de la structure, deux pistes se côtoient de près, symbolisant la voie du collège, comparée à celle de l’apprentissage. «Peu importe par quoi on commence, des passerelles existent et permettent d’arriver à son objectif», décrit Manaël Haas. Pour terminer, le sport d’élite est comparé au sport amateur.
Finalement, qu’importe leur point de départ, toutes les boules terminent leur course dans un grand bassin central. «C’était important pour nous de ne pas dire ce que ce bassin symbolise et de laisser chacun se l’imaginer», souligne Manaël Haas.
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