Gabriel Delabays, Marsens
25 janvier 2025 à 00:00
Ces dernières semaines, divers médias se sont fait l’écho du trop lourd fardeau pour certaines communes d’assumer dignement les frais et l’intégration des requérants d’asile. Depuis de nombreuses années, je côtoie des requérants d’asile. Depuis quelques mois, j’accompagne des requérants originaires du Burundi. Etant pour la plupart de l’ethnie tutsie, ils ont fui leur pays pour sauver leur peau. Plusieurs que je connais personnellement ont vu des proches tués, torturés… Eux-mêmes ont échappé plusieurs fois à la mort par miracle.
Nous assistons au Burundi à un génocide à basse intensité, tel qu’il s’est passé il y a trente ans au Rwanda voisin. Lisez les deux livres de Gaël Faye: Petit Pays et Jacaranda. Ce crime touche principalement les opposants du Congrès national pour la liberté (CNL). L’emprisonnement sans raison et sans jugement du Dr Sahabo depuis deux ans illustre l’oppression qui touche durement la minorité tutsie. Même réfugiés dans notre pays, ces chers amis souffrent à cause de leurs proches restés au pays qui sont sans cesse harcelés, intimidés pour les pousser à l’exil.
Pourtant, au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) à Berne, on «bringue» pour décider et accorder le statut de réfugié à des requérants qui ne sont pas venus comme des réfugiés économiques! Alors que nos autorités fédérales accordent rapidement le statut de réfugié à de telles personnes. Ces lenteurs administratives maintiennent les requérants dans l’angoisse et prolongent inutilement leurs traumatismes. Et cela aura aussi le mérite de soulager les collectivités locales qui, pour certaines, n’en peuvent plus de s’occuper de requérants d’asile.