Marie-Jeanne Muheim, Charmey
17 octobre 2024 à 12:08
J’ai été interpellée par le titre de la dernière exposition du Musée d’art et d’histoire de Fribourg (MAHF), Le musée qui ne voulait pas mourir, tant il sous-tendait que le MAHF s’évaluait en mauvaise posture, d’autant plus que cet angoissant constat couronnait ses 200 ans d’existence.
Je me suis donc rendue sur place en me réjouissant de voir une exposition réflexive animée par une créativité propre à revigorer visiteurs et visiteuses. J’ai été invitée à pénétrer dans la salle consacrée à ce bicentenaire, divisée en deux parties. L’une peinte en rouge vif avait les murs complètement recouverts de tableaux, de sculptures, d’objets aussi bien anciens, modernes que contemporains, dont l’assemblage ne laissait aucunement deviner s’il appartenait à une volonté artistique ou s’il obéissait à une facilité d’exposition.
L’on m’a expliqué que cette partie symbolisait l’objectif initial du musée, c’est-à-dire la conservation d’œuvres du patrimoine fribourgeois. Et que l’autre partie entièrement blanche dans laquelle le visiteur pouvait écouter des interviews d’expertes et d’experts sur des problématiques muséales était censée représenter le futur du musée.
Je dois avouer que mon enthousiasme initial s’est évaporé rapidement tant le postulat de cette exposition paraissait s’être perdu dans une démonstration bien peu stimulante. Fribourgeoise de naissance et de cœur, je sais combien la défense de la culture ressemble, dans cette ville, au mythe de Sisyphe. Cependant notre musée – dont l’assoupissement semble ternir l’envie de le visiter – fête ses 200 ans avec un intitulé qui ressemble à un requiem.