Léo Sapia, Jeunes Verts, Fribourg
4 novembre 2024 à 00:00
Le 8 septembre, j’ai fêté la bénichon chez ma grand-mère, qui cuisinait ce repas dans la ferme familiale à Chénens pour la soixantième année consécutive. Lorsqu’elle ne sera plus là (le plus tard possible, je l’espère), je continuerai de perpétuer son exemple, comme elle me l’a appris, mais forcément un peu différemment, parce que ce ne sera plus elle qui le fera. Tout comme elle ne prépare pas le menu de bénichon comme sa mère le faisait.
Le 20 octobre, j’ai participé à la vénichon au Werkhof avec les Jeunes Verts pour la deuxième fois. A l’une comme à l’autre, j’ai dégusté un délicieux repas et passé d’agréables moments entouré de gens que j’apprécie, famille, amies et amis. Où est l’extrémisme dans le fait de réinterpréter une tradition vivante pour l’ouvrir à plus de personnes? Une tradition qui reste figée est vouée à disparaître, avec la mort de ceux qui l’ont pratiquée et qui s’y sont accrochés au point de ne pas la laisser évoluer avec les générations suivantes.
La vénichon ne sauvera probablement pas la bénichon, mais la sanctuariser comme semblent vouloir le faire certains députés pas progressistes pour un sou pourrait peut-être bien contribuer à sa disparition. Depuis l’Egypte ancienne, on trouve des écrits de réactionnaires qui se plaignent que la jeunesse ne respecte pas les traditions, et la jeunesse n’en a jamais rien eu à faire. L’humanité et ses multiples cultures n’en ont pas disparu pour autant.