Pascal Corminboeuf, Domdidier
Aujourd’hui à 00:00
Dans Le Monde du 17 février, on peut lire: «Donald Trump sème l’effroi parmi les chercheurs! Il se pourrait que certaines universités s’effondrent! On se croirait dans 1984 de George Orwell!» Ce réveil brutal des chercheurs et des scientifiques n’est que le fruit de leur silence assourdissant jusqu’à maintenant.
Bien à l’abri dans sa bulle et son budget pluriannuel, le chercheur pouvait donner le sentiment d’être protégé des aléas de la politique, de vivre dans un monde à part. S’informait-il des nouvelles du monde, des conséquences de ses recherches? Apparemment non. En tout cas, on ne l’entendait guère ou si peu. Trop peu. Et pourtant tout ce désastre était bien en marche.
Si toute la communauté scientifique avait protesté en masse, témoigné vigoureusement, cela aurait eu du poids avant que tout ne dérape et ne tombe aux mains des fous ou des oligarques sans foi ni loi. Les nouveaux profs ne serviront-ils qu’à réécrire la science, l’histoire ou la géographie? Ne réagir que lorsque son porte-monnaie est en péril pourrait bien ressembler à la fable du lièvre et de la tortue… mais qui lit encore les fables?