André Kolly, Montpreveyres (VD)
Aujourd’hui à 00:00
Michel Bavaud a fait partie de ceux que j’ai beaucoup estimés lors de mes jeunes activités journalistiques pour le Synode 72 (LL du 13.2, «Michel Bavaud s’en est allé»). Il fut élu grand électeur par sa paroisse, puis l’un parmi les 120 membres du Synode diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg. Une grande assemblée pour laquelle il fut l’un des trois modérateurs élus. Brillant et unique à apporter un peu d’humour dans des débats trapus, il eut un rôle important à jouer lorsqu’il fallait trouver un compromis entre la majorité de l’assemblée et l’unus legislator qu’était l’évêque Pierre Mamie.
Sa sensibilité aux problèmes des saisonniers en Suisse, aux objecteurs de conscience, aux foyers mixtes et aux conditions catholiques cadrées du mariage aidait l’assemblée à progresser vers des décisions et recommandations ouvertes. Et j’ai su à quel point il fut apprécié comme directeur de l’Ecole secondaire des filles à Gambach.
Bien des années plus tard, quelle surprise de retrouver Michel parmi les anciens élèves du pensionnat Saint-Charles, à Romont – une modeste distance depuis Echallens. Il chantait joyeusement Adieu la ratière à la fin du repas des anciens. C’était le nom donné à l’internat par les élèves pour des raisons qu’on devine. Quelques années plus tôt, un élève de 16 ans à Saint-Charles avait composé ce chant: c’était Joseph, plus tard abbé Bovet.
La dernière fois qu’on s’est vus, à Romont, après la parution de son livre sur ses convictions en matière religieuse, il m’avait demandé: «André, tu m’en veux pas?» Ben non.