Mathieu Baldeck, co-prés WWF Fribourg, Mézières
Aujourd’hui à 11:49
Le diagnostic est clair et récurrent: nos routes sont engorgées et la situation s’aggrave. On comptabilisait en 2011 plus de 19 000 heures d’embouteillage. La Confédération avait alors investi 5,5 milliards. Peine perdue, en 2023 on dépasse les 48 000 heures! Nos routes ingèrent en excès une nourriture trop riche, des plaques se forment dans leurs artères, gare à l’infarctus. Tête baissée, certains ont décidé du besoin urgent d’opérer. Avec 5,3 milliards, avec nos chères taxes, on paie un pontage pour améliorer la circulation, jusqu’au prochain bouchon.
A s’intéresser uniquement aux symptômes, on oublie les causes de la maladie et les politiques qui en sont responsables. Cette votation ne se limite pas à un problème de routes encombrées. Notre économie déséquilibre le pays, dépeuple nos régions de montagne au profit du Plateau, où le travail se concentre dans les métropoles et génère un nombre croissant de pendulaires. Des véhicules monstrueux et toujours plus nombreux ont envahi nos petites routes suisses. On nous promet la prospérité par les infrastructures. Sûr que certains vont y gagner, mais nous?
Une autre approche moins chère et durable est possible, qui respecte les engagements climatiques, améliore nos conditions de vie et équilibre notre développement. Un changement de régime alimentaire et des habitudes de vie améliorera les paramètres circulatoires sans chirurgie. C’est pourquoi je vote non à l’aménagement 2024 des routes nationales.