André Piccand, Enney
Aujourd’hui à 11:45
Les prix du carburant, des recharges de batterie et des transports publics ont été suffisamment bas depuis 1990 pour permettre un doublement de la mobilité, mais ils ne couvrent pas le coût social induit par cette croissance. En effet, le prix n’est juste que s’il est suffisamment élevé pour contenir la mobilité, pour le mode de transport considéré, dans des limites économiquement, socialement et écologiquement supportables, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps: à court terme, surcharge des réseaux, pénurie d’électricité, dégradation de la qualité de la vie et, à long terme (générations, siècles), aggravation de la contribution suisse à la catastrophe climatique planétaire.
Toutefois, la mobilité étant un besoin essentiel dont le coût est déjà prohibitif pour les plus pauvres, toute augmentation du prix par une taxation devrait être accompagnée d’une allocation adéquate. Pour ceux dont la mobilité est inférieure à la moyenne, cette allocation pourrait prendre la forme d’une redistribution uniforme à la population du produit de la taxe. Comme cette redistribution excède la taxe payée, l’opération est bénéficiaire pour eux.
Pour les autres, l’allocation devrait être majorée dans la mesure de leur dépendance à la mobilité due à l’éloignement du lieu de travail (majoration temporaire toutefois) et des centres urbains, au titre de l’aide aux régions périphériques. Quant à la surcharge des autoroutes et des localités riveraines, on attend l’instauration du péage routier, les riverains étant exemptés chez eux, et le même principe d’allocation étant appliqué.
En tant que citoyenne concernée par l’avenir de notre pays, je tiens à exprimer mon opposition à l’élargissement des autoroutes. Cette votation imminente représente un choix crucial entre deux visions de la Suisse: une Suisse qui cède à une expansion d...
