Patrice Blanc, Riaz
3 janvier 2025 à 00:00
La philosophe Simone Weil écrivait en 1943: «Le public se défie des journaux, mais sa défiance ne le protège pas. Sachant qu’un journal contient des vérités et des mensonges, il répartit les nouvelles annoncées entre ces deux rubriques…» Le vrai et le faux se juxtaposent dans la plupart des publications. Lorsque, sur un sujet défini, la rédaction donne la parole à deux personnes, il est évident que les propos de l’un diffèrent de ceux de l’autre. Et le lecteur a la lourde tâche d’opter pour la version que sa rationalité ou sa partialité favorise.
La rédaction des journaux fait très souvent confiance à l’ordre établi, aux institutions… Lorsqu’il s’agit de la justice, la rédaction peut-elle se permettre d’envisager une erreur judiciaire? Non, car elle se ferait l’avocat d’une partie et tel n’est pas son rôle, lequel consiste à relater des faits.
Pourtant, dès sa fondation en 1871, La Liberté se voulait un journal catholique-conservateur. Mais à partir de 1970, le quotidien s’affranchit de toute tutelle politique ou autre. Publiera-t-elle mon avis sur l’Immaculée Conception? Vous le lisez, donc votre journal est ouvert aux avis divergents, notamment ceux du culte.
Combien de catholiques savent que l’Immaculée Conception, fêtée le 8 décembre, est un dogme imposé par Pie IX. Non seulement le Christ a été conçu sans péché dans le ventre de Marie, mais la Vierge Marie a été conçue sans péché dans le ventre de sa mère Anne. Les Eglises orthodoxes, protestantes et coptes y voient une hérésie, un théologoumène.
Pour ma part, je considère avec beaucoup de prudence tout ce qui émane d’une autorité quelle qu’elle soit.