Olivier Barras, membre comité PVL du district du Lac, Courtepin
11 novembre 2024 à 13:43
Plus j’écoute les débats au sujet de l’élargissement des autoroutes, plus je me rends compte que ces projets démesurés ne tiennent pas la route (si j’ose dire). En effet, je n’ai entendu jusqu’ici aucun argument valable justifiant de dépenser ces fameux 5 milliards de francs. L’argument qu’on nous sert le plus souvent est bien évidemment celui de la fluidité du trafic. Pourtant, la réalité à laquelle les automobilistes sont confrontés jour après jour crève les yeux: les villes sont saturées.
Dans notre beau canton, les fréquents bouchons aux sorties de Guin, Fribourg Nord, Fribourg Sud et Bulle en sont des exemples bien connus. Et au cours de mes nombreux déplacements professionnels – qui font de moi un grand utilisateur des autoroutes –, je constate que le problème est le même un peu partout en Suisse. A moins de raser une partie des villes pour y bitumer de larges artères et y bétonner d’immenses parkings, élargir les autoroutes à six ou huit pistes n’y changera rien.
Ces 5 milliards sont certes un joli cadeau pour les lobbies si chers à un certain conseiller fédéral, mais certainement pas pour les automobilistes: beaucoup d’argent dépensé, de longues années de travaux, pour finalement perdre autant de temps qu’avant dans des bouchons qui auront juste été déplacés. La Suisse romande n’a rien à y gagner non plus, avec un projet d’élargissement du tronçon Nyon-Genève gigantesque, particulièrement destructeur de terres agricoles, et rajouté à la va-vite pour s’assurer que nous autres Romands votions «juste». Pour ma part, en tant qu’automobiliste romand, je voterai non.