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Courrier des lecteurs. Mercenaires russes: le pire qui soit arrivé au Burkina Faso


Michel Diot, Matran

Michel Diot, Matran

15 juillet 2024 à 15:46

Temps de lecture : 2 min

Depuis une dizaine d’années – cela date de l’époque où j’étais en mission d’évaluation au Burkina Faso pour Fribourg Solidaire –, je reste en contact avec un ancien étudiant devenu professeur, que j’ai connu quand il préparait sa thèse de doctorat. Comme je connaissais le sujet, il m’avait prié de la lire et de lui faire des suggestions. C’était la première fois que j’étais dans un pays d’Afrique qui n’était pas en guerre. La très grande tolérance entre musulmans et chrétiens était réelle.

Dans son dernier message, il me décrit un environnement politique et sécuritaire très pesant dans son pays. «Le régime tyrannique a non seulement échoué à contenir les attaques terroristes, mais il refuse aussi d’entendre toute voix critique.» A l’entendre, des soubresauts politiques sont à venir, d’autant plus que la présence des mercenaires russes ne vise qu’à protéger le régime et non à lutter contre le terrorisme. «Tout cela nourrit le malaise dans une armée profondément divisée. Et la sortie annoncée de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) par les juntes du Mali, du Burkina et du Niger n’arrange rien. C’est un isolement à tous points de vue sans perspectives réalistes.»

S’il ne peut témoigner à visage découvert, c’est parce que le régime burkinabé se méfie viscéralement des intellectuels et que tout échange avec des Occidentaux sur la situation du pays est perçu comme un acte de trahison. Nul doute, pour lui, que «ce rapprochement aveugle avec la Russie est la pire chose qui soit arrivée au Burkina». Et de conclure sur une note d’espoir: «Ne vous inquiétez pas, nous allons nous libérer nous-mêmes. C’est une question de temps.»


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