Philippe Juvet, Marly
Aujourd’hui à 11:20
Après avoir en vain cherché parmi ses poids lourds un candidat au poste de conseiller fédéral, le parti du Centre propose un second couteau, Markus Ritter, un agriculteur saint-gallois. La question se pose alors: ce candidat a-t-il véritablement le profil souhaitable pour un parti qui se veut au centre de l’échiquier politique? A lire les informations qui sortent peu à peu à son sujet dans les médias, on a l’impression qu’il ferait plutôt un excellent UDC, parti déjà bien représenté au gouvernement.
On apprend qu’il est un fervent catholique, mais aussi proche d’un groupe religieux évangélique bernois, qui prie chaque semaine pour lui (La Liberté du 11 février, «Markus Ritter, un catholique qui ne se cache pas»). Cela fait penser à un certain Donald Trump, pour qui les Eglises évangéliques des Etats-Unis sont un soutien indéfectible.
Markus Ritter annonce aussi qu’il se rendra le 11 mars prochain à l’ermitage de saint Nicolas de Flüe, pour «demander à Dieu si sa décision est bien juste». Il sera intéressant de connaître la réponse. Peut-être aura-t-il l’approbation du Tout-Puissant qui, on le sait, en détournant de Trump la balle qui lui était destinée, a sauvé celui-ci pour redonner sa grandeur à l’Amérique.
En tout cas, en tant que conseiller national, Markus Ritter n’a pas démérité, puisqu’il s’est opposé à la dépénalisation de l’avortement. Beaucoup d’indices laissent à penser que M. Ritter, très positionné à droite, n’est pas un candidat représentatif pour un parti qui cherche à réunir un large spectre de courants politiques modérés.