Michèle Zwahlen, au nom de logopédistes de plusieurs institutions spécialisées du canton de Fribourg
27 septembre 2024 à 12:36, mis à jour le 2 octobre 2024 à 16:59
Nous réagissons au communiqué de presse de la DFAC (22.8), en tant que logopédistes. En fin d’année scolaire, les institutions spécialisées du canton ont vu augmenter le nombre d’élèves annoncés pour la rentrée scolaire, dépassant largement le nombre de places disponibles. Or le Conseil d’Etat a refusé le financement des augmentations de postes pour les thérapies, dont la logopédie. La plupart de ces élèves étaient pourtant suivis et les indications de poursuite de la thérapie étaient avérées, avec le plus souvent une orientation dans ces structures dans le but même de recevoir un suivi thérapeutique intensif.
Cela signifie que des priorités ont dû être fixées et que les thérapies – nécessaires pour l’évolution de ces élèves – n’ont pas été garanties à tous. Comment fixer ces priorités et ces choix? Car il s’agit bien là de choisir à quels enfants on peut octroyer de la thérapie, alors que tous ont des besoins importants. Comment expliquer à des parents – à qui les professionnels ont préconisé un suivi logopédique intensif – que leur enfant n’aura pas de suivi ou un suivi au rabais «moyennant quelques aménagements» dans une structure spécialisée?
Il est indispensable de maintenir, comme le préconise la loi sur l’enseignement spécialisé, un suivi de qualité pour les élèves en difficulté, afin de leur garantir la meilleure intégration possible, ainsi que leur insertion sociale sur le plus long terme. Nous espérons que les coupes budgétaires subies cette année ne vont pas se pérenniser et que nous aurons à nouveau des moyens adaptés dès l’année scolaire 2025-2026.