Francis Maillard, Marly
3 décembre 2024 à 12:10
Loin de moi l’idée de nier les défis auxquels nous sommes confrontés avec le réchauffement climatique. Loin de moi l’idée de contester les suites qui peuvent découler de l’utilisation excessive de produits ou de pratiques dans l’industrie, l’artisanat et l’agriculture. Pas question d’ignorer les excès du surtourisme, des déplacements en avion et de la déforestation.
Récemment, un essai de l’historien Frankopan, intitulé Les Métamorphoses de la Terre, nous a ramenés sur terre en nous rappelant qu’il y a des siècles, des dérèglements climatiques ont déjà eu des suites catastrophiques «sans que l’homme ait eu son mot à dire». L’auteur parle des manques d’eau, de la famine et de la peste qui ont facilité l’annexion de l’Egypte de Cléopâtre par Rome. Il relève que sans la forte hausse des pluies qui a favorisé la pousse des herbes grasses dans les steppes et développé l’élevage de chevaux, Gengis Khan n’aurait pas conquis la Mongolie.
Ces rappels ne vont pas empêcher les catastrophes qui, à cause du climat, nous «tombent dessus» depuis quelque temps. Ils ne doivent pas stopper notre volonté de lutter contre les effets du réchauffement. Toutefois, ces «retours en arrière dans le temps» pourraient peut-être calmer les ardeurs qu’ont certains à mettre toutes les fautes sur le dos de l’homme, de l’industrie, de l’artisanat, voire des paysans et «des vaches qui pètent dans les champs». Le passé nous dit que des catastrophes ont déjà eu lieu, et nous invite aussi à réfléchir sur la nature qui bouscule l’Histoire.