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Courrier des lecteurs

Ce n’est pas un projet durable


Geneviève Charrière, Collectif pour une sobriété numérique à l'école, Parents pour le climat, Fribourg

Geneviève Charrière, Collectif pour une sobriété numérique à l'école, Parents pour le climat, Fribourg

3 décembre 2024 à 12:05, mis à jour à 18:36

Temps de lecture : 2 min

Le Conseil d’Etat a présenté son projet d’équipement numérique des écoles obligatoires (ENEO) et trois rapports d’expertise (consultables sur le site de l’Etat) censés démontrer sa prise en compte des enjeux de société. On peut y lire notamment que le parc informatique prévu par ENEO (7900 tablettes et 16 800 ordinateurs) entraîne une augmentation de la consommation d’énergie et représente 673 tonnes d’équivalent CO2 par an, soit 57% de plus que le parc actuel (ni les émissions liées aux services en ligne, au cloud, au trafic réseau ne sont incluses dans l’étude!) que le lien entre l’usage d’outils numériques et l’anxiété des jeunes ou la baisse des résultats scolaires ne peut être prouvé.

L’un des rapports date de 2020. Or, depuis, des pays tels que la Suède ou le Danemark reviennent en arrière avec la numérisation de l’école. Des professionnels de la santé s’inquiètent des effets des écrans sur la santé des jeunes. L’Unesco conclut en 2023 que les bienfaits du numérique à l’école sont exagérés, qu’il présente un fort risque de distraction pour les élèves, expose leurs données et déshumanise l’école. L’école ne devrait-elle pas incarner les réels défis modernes, en œuvrant pour la mise en commun des biens, la préservation des ressources et la diminution des émissions de gaz à effet de serre?

Pourquoi donner un ordinateur par élève au cycle d’orientation alors qu’on devrait les mutualiser? Comment qualifier ENEO de projet durable s’il néglige le principe de précaution lié à la santé et à l’éducation? ENEO n’est pas un projet durable. Et dans notre contexte de rigueur budgétaire, ENEO n’est pas souhaitable.

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