Monique Pichonnaz Oggier, Fribourg
Aujourd’hui à 15:05
Des élues et élus pensent avoir trouvé l’œuf de Colomb pour résoudre les coûts de l’assurance-maladie et par voie de conséquence la hausse des primes: taxer les seniors. A quel âge est-on vieux? Une question existentielle qui préoccupe les philosophes depuis l’Antiquité.
Il fut un temps où la vieillesse représentait un réservoir de valeurs, à transmettre ou non, accepter ou non. Aujourd’hui, on a une autre approche des seniors, comme on les appelle poliment, la tendance est de valoriser la jeune génération, laquelle à juste titre représente le futur, s’inquiète de l’avenir. Cela dit, certains pensent que les seniors deviennent une trop lourde charge pour la société. Quel raccourci!
Pour rappel, les seniors d’aujourd’hui sont les jeunes d’hier. Ils ont beaucoup travaillé, notamment sans congé-maternité ni paternité, avec des allocations familiales minimes, etc. Ils ont aussi payé leurs primes d’assurance-maladie solidaires avec leurs parents et grands-parents.
Pour rappel, les jeunes d’aujourd’hui seront les seniors de demain. Alors essayons de ne pas compartimenter la société. Laissons les spécialistes chercher des solutions qui ne sont pas dans les taxes, mais dans une refonte du système de la santé que l’on ne peut laisser aux seuls politiciens inféodés aux assureurs. Un pays ne peut pas prôner la justice par la multiplication des droits et la réduction des devoirs.