Pascal Wagner, enseignant chercheur en psychologie sociale à l'Université de Fribourg
25 juin 2024 à 14:35
Je réagis à votre article du 18 juin dernier à propos de la conférence de Philippe Guillemant, ex-physicien au CNRS, au Collège de Gambach. Ses propos dans votre article («L’illusion de l’espace-temps») et sa conférence sont une illustration de l’utilisation abusive de la science afin de justifier des croyances sans fondement, et prétendre indûment réconcilier science et spiritualité (qui ne sont pas du tout du même ordre, la première relevant de la preuve, la seconde de la croyance).
La synchronicité est un concept inventé par le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung qui n’a aucune base scientifique, c’est l’interprétation de certaines coïncidences comme ayant un sens, sans aucune preuve pour l’affirmer, et elle est à la source de toutes les croyances non prouvées paranormales, ésotériques, complotistes, etc. Les résultats de la physique relativiste ou quantique n’ont pour l’instant aucune application prouvée dans le domaine de la conscience humaine (c’est au mieux une hypothèse sans aucun appui empirique).
Le discours de M. Guillemant est attractif parce qu’il donne une apparente légitimation scientifique à ces croyances populaires, mais il convient d’être attentif au fait que ce Monsieur sort allègrement de son domaine de compétence (la physique) pour parler de la conscience humaine, alors que ses travaux ne portaient pas sur ce champ scientifique et philosophique.
En ces temps de désinformation et de prolifération des croyances en ligne, il convient de rester critiques et prudents face à de telles prétentions extra-scientifiques, même et peut-être surtout provenant de «scientifiques» ou prétendus tels.
Dans ce pays, l’UDC dicte de plus en plus le chemin à suivre aux moutons du PLR et du Centre. Il exerce sa prédominance idéologique sur ces deux partis qui adoptent pleinement ses thèmes dans le domaine de l’asile, de la migration, des droits humains e...
