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Courrier des lecteurs

Une quête de la plénitude


Patrice Blanc, Riaz

Patrice Blanc, Riaz

25 septembre 2024 à 10:25, mis à jour le 2 octobre 2024 à 16:54

Temps de lecture : 2 min

Atteindrons-nous le nirvana dans l’au-delà? Les croyants l’espèrent. Quant aux vivants, ils ne peuvent l’atteindre que dans l’au-delà des peines. Selon John Stuart Mill, le bonheur, c’est l’absence de douleur. Il s’agit donc de maximiser les plaisirs et de minimiser les peines. Mais il est utile de hiérarchiser les plaisirs et de leur conférer une morale, laquelle tient en un principe fondamental, celui de la non-nuisance à autrui.

Maximiser les plaisirs, ce n’est pas, par exemple, acquérir un deuxième jet privé, déclarer la guerre au voisin… Lorsque la morale vous condamne, pouvez-vous vivre un plaisir proche du nirvana?

La morale est vue de manière surprenante par Emmanuel Kant, qui considère qu’«il est immoral d’agir de telle ou telle manière parce qu’on nous a dit de le faire. Qu’il s’agisse d’un prêtre, d’un coach, d’un conjoint, nous ne devons pas nous conformer aux recommandations, aux injonctions des autres.» Kant a ainsi influencé Sartre dans son affirmation que «nous sommes condamnés à être libres».

Et cette liberté ne doit pas être insouciante. Tous nos actes doivent être cogités, médités. Beaucoup s’adonnent à la méditation, parfois transcendantale. Elle s’oppose à l’activité productrice. Mais elle peut être aussi active. Nous sommes des bipèdes, nous marchons. Et la marche peut nous faire atteindre des sommets. Plus proches du ciel, il se pourrait que nous soyons meilleurs. Le succès des pèlerinages et particulièrement celui de Saint-Jacques de Compostelle s’explique par notre besoin de méditer. Et le méditant recherche un rapport plus libre à la souffrance.

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