Jacques Monnard, Fribourg
Aujourd’hui à 11:37
Ainsi, la Knesset vient de décider d’interdire les activités de l’UNRWA, organisme créé par l’ONU en 1949 pour apporter son aide aux réfugiés palestiniens, violant ainsi le droit international, comme notre conseiller fédéral Ignazio Cassis le dit aussi (La Liberté du 30 octobre, «Un nouveau tournant dans le conflit»). Mais M. Pierre-André Page, conseiller national UDC, applaudit des deux mains cette décision.
Venant d’un membre d’un parti qui a déjà montré à maintes reprises le peu de cas qu’il faisait des instances internationales, cela n’étonne pas trop. Mais les explications qu’il donne ensuite font vraiment mal. «Il est clair que des personnes vont souffrir de cet arrêt du financement», nous dit-il dans la presse lémanique. Doux euphémisme. Sait-il que l’UNRWA vient en aide à plus de 5,9 millions de réfugiés palestiniens? Et plus loin: «Il faut sortir les grands moyens pour repartir sur des bases solides.» Un peu comme Israël l’a fait à Gaza, avec plus de 43 000 morts, et maintenant au Liban?
On se demande s’il s’agit de cynisme ou d’indifférence pour toutes les vies humaines brisées par ce conflit. Et on ose espérer que le Conseil des Etats sera plus fidèle que le Conseil national à la tradition humanitaire de la Suisse, et permettra de continuer à apporter un soutien helvétique à l’UNRWA.