Alberto Silva, secr. politique d'Uniterre, Hennens
Aujourd’hui à 11:38
La perte de surfaces agricoles n’est pas qu’une question de taille, comme semblent le penser certaines organisations. Avec l’extension des autoroutes, la Suisse perdra plus de 50 ha. Le dérèglement climatique rend les récoltes toujours plus incertaines et imprévisibles: moins 30% de blé panifiable cette année. Dans un tel contexte, chaque hectare compte! Depuis 1985, la Suisse a perdu 1097 km2 de surface agricole et sous la pression de la bétonisation, environ un mètre carré disparaît chaque seconde.
Notre sécurité alimentaire dépend donc du maintien des surfaces agricoles productives. Et la question est aussi financière: les projets sont estimés à plus de 5 milliards (ce sera certainement plus). Même si cet argent est affecté aux autoroutes et au trafic d’agglomération, une somme aussi gigantesque ferait du bien à d’autres secteurs: aide à la transition écologique, installation de nouveaux paysans, subventionnement pour l’accès à une alimentation saine et locale, etc.
De plus, ce vote ne concerne pas uniquement la mobilité, au vu des désastreuses conséquences que cela aura: augmentation du trafic et donc de la pollution, perte d’habitats pour la biodiversité, etc. Le monde paysan se plaint – avec raison – que beaucoup d’efforts lui sont demandés pour s’adapter et que, comparativement, peu d’efforts sont exigés des autres secteurs. Ici, nous avons la possibilité – la responsabilité même – d’exiger plus du secteur des transports.
Même sans ces projets, la Suisse peine à respecter ses engagements climatiques: ces extensions ne tiennent simplement pas… la route. Il y va de notre avenir! Je glisserai donc un non ferme, car c’est un vote de cohérence!