Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD
9 octobre 2024 à 10:58
En mars 2024, les députés fribourgeois ont voté en faveur d’une motion demandant l’interdiction de l’utilisation et de l’exhibition des symboles nazis dans l’espace public. Il était temps que le Grand Conseil empoigne cette problématique, car, nonobstant la norme pénale antiraciste, la Suisse permet encore d’arborer des signes du IIIe Reich et la vente d’objets nazis dans l’espace public.
En juin de cette année, la population genevoise s’est elle aussi massivement prononcée en faveur de l’interdiction des symboles de haine, notamment nazis. De tels avancements sont réjouissants, car ils pourraient enfin ouvrir la voie vers un bannissement des symboles racistes et extrémistes à l’échelle nationale. Bien que ces mesures soient positives, elles sont insuffisantes face à la montée préoccupante de l’antisémitisme en Suisse depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas à la suite des attentats meurtriers du 7 octobre 2023.
Si la liberté d’expression fait partie des valeurs fondamentales auxquelles nous sommes, citoyens suisses, attachés, les discours de haine constituent une menace à la paix publique et minent la substance du droit fondamental des groupes de personnes visés, comme le droit à la dignité humaine. Ils constituent en effet une menace à la paix sociale et sapent le droit fondamental à la dignité humaine des groupes ciblés.
Notre gouvernement doit donc adopter une législation stricte contre l’antisémitisme, tout en collaborant avec la société civile pour sensibiliser et prévenir ces dérives, notamment dans les écoles. La lutte contre l’antisémitisme est l’affaire de tous, au-delà des clivages politiques.