Diplomatie. Les Etats-Unis devenus pas fiables, estime le président du PLR
Le président du PLR Thierry Burkart se dit inquiet jeudi au sujet de la fiabilité des États-Unis après le retour de Donald Trump à la présidence du pays. Le milliardaire républicain "a fait de l'incertitude un principe politique".
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ATS
Aujourd’hui à 05:49, mis à jour à 08:12
Les Etats-Unis s'éloignent d'une démocratie libérale classique et adoptent une politique de pouvoir de plus en plus brutale, constate M. Burkart dans un entretien diffusé jeudi dans les journaux alémaniques du groupe Tamedia. Ils s'inscrivent ainsi partiellement dans le modèle de pensée des Etats autocratiques, ce qui pourrait avoir des conséquences économiques à long terme, notamment pour les Etats-Unis eux-mêmes, ajoute-t-il.
Le conseiller aux Etats argovien appelle la Suisse à réagir face à cette incertitude géopolitique, en définissant des priorités claires en matière de sécurité et de défense pour faire face à la situation actuelle. Mais elle ne doit pas "tomber dans l'hyperactivité en politique étrangère", poursuit-il.
Armement européen
L'élu PLR demande au Conseil fédéral de "trouver enfin un consensus en matière de sécurité, sous la forme d'une stratégie de défense globale, après trois ans de guerre en Ukraine". L'armée joue un rôle central, mais pas le seul, note-t-il.
A la question de savoir si le fait de s'appuyer sur des produits américains lors du renouvellement de la défense aérienne était une erreur, M. Burkart répond: "Si les offres sont équivalentes, nous devrions préférer les fournisseurs européens afin de renforcer leur industrie et de nous rendre plus indépendants des Etats-Unis".
L'industrie américaine de l'armement domine toutefois tellement le marché que la Suisse n'a pas vraiment d'alternative dans certains domaines, ajoute-t-il.
M. Burkart estime que ce serait une erreur d'interrompre maintenant la procédure d'achat du futur avion de combat F-35 américain, qui est en cours depuis de nombreuses années. Une telle décision provoquerait des lacunes flagrantes dans la défense aérienne du pays, affirme-t-il.
Dans le contexte actuel, la Suisse doit rester un partenaire fiable, martèle le libéral-radical. La neutralité suisse ne signifie pas neutralité idéologique, indique-t-il, en faisant référence à la guerre en Ukraine. "Nous devons et pouvons affirmer clairement que la Russie est l'agresseur, qu'elle a violé le droit international".