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Courrier des lecteurs

Le consentement dans le couple


Rahel Manolache, Fribourg

Rahel Manolache, Fribourg

Aujourd’hui à 11:23

Temps de lecture : 2 min

J’ai été frappée par deux thèmes en lisant La Liberté du 19 février, qui ont réveillé des souvenirs et émotions en moi: «Un concert en hommage au poète Pierre Ronsard» ainsi que l’intertitre «Viril et impuni» dans l’intéressant article présentant la trilogie documentaire sur la virilité sur Arte.tv. Après avoir écouté en librairie en octobre la lecture de Cécile Cée, présentée en ces colonnes (LL du 16.10.2024, «On apprend à ne pas voir l’inceste»), j’ai souvent repensé à Ronsard, à mes études de littérature française, à la beauté de ses sonnets, à ses jeux avec le prénom Marie-aimer… et aussi, depuis mes dernières lectures, à «l’impunité» et à «la culture du viol».

Je me souviens d’un cours de littérature à l’Université de Berne, dans les années 2000, qui portait sur un poème de Ronsard décrivant le bonheur (fantasmé ou réel) de pénétrer sa belle lorsqu’elle dort. En y pensant aujourd’hui, je regrette que pas une seule étudiante n’ait réagi en disant que c’est du viol, et qu’un viol conjugal est un viol, que «seul un oui est un oui» pour protéger l’intégrité physique, sexuelle et psychique de chaque être humain. Plus tristement, pour moi, à l’époque, cela normalisait la relation sexuelle conjugale non consentie.

Je souhaite, pour nos jeunes, qu’on soit toutes et tous sensibilisés à la notion de consentement. Disons et répétons qu’un viol conjugal est un viol et que seul un oui est un oui. Bien sûr que les poèmes de Ronsard datent d’une époque bien éloignée de ces notions. Mais tant qu’ils sont lus et admirés sans contextualiser et aborder cette problématique, ils contribuent encore à normaliser le viol.