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Roman. Le goût brûlé du bœuf domestique sauce helvétique

Vachement bon, Madame Bœuf, le nouveau roman de l’écrivain genevois Guy Y. Chevalley. Une comédie de mœurs caustique et rythmique, ce qui ne l’empêche pas d’être savoureuse.

«Il fallait la crème, il fallait l’épice, il fallait le goût, le sel, le sucre, il fallait générer la gourmandise chez l’autre.» Voilà le credo de Madame Bœuf, ménagère comme on en fait plus.
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Thierry Raboud

Thierry Raboud

2 novembre 2024 à 09:00

Temps de lecture : 3 min

Les écrivains d’ici ont la mine grave, a-t-on coutume d’affirmer. «Face au sérieux de leur sacerdoce, une pudeur semble depuis toujours les retenir de s’adonner à de futiles et ludiques fantaisies», confirme l’Histoire de la littérature en Suisse romande. Elle que l’on dit introspective, austère et volontiers moraliste s’est toutefois autorisé quelques libérateurs éclats de rire, de Töpffer à Cingria en passant par Benoziglio. Dérision qui n’a rien de dérisoire, et qui demeure une prouesse: parmi les contemporains bien décidés à nous faire marrer, Catherine Logean y est parvenue avec ses Confessions à un ficus (2022), là où les récents textes de Guillaume Rihs ou Thomas Sandoz enrobaient leur charge critique d’un humour moins jubilatoire.


  • Guy Y. Chevalley, Madame Bœuf, Ed. La Veilleuse, 264 pp. Parution le 5 novembre.