Politique. Pour le traducteur de Mein Kampf, «le langage fasciste se banalise»
Il reconnaît l’odeur de la catastrophe, le germaniste Olivier Mannoni, qui voit le fascisme inonder le langage politique contemporain, et s’en alarme. Interview.
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25 novembre 2024 à 10:00
Il s’est plongé dans la rhétorique de l’ignominie. Avec Traduire Hitler, paru en 2022, le germaniste Olivier Mannoni ouvrait les portes de l’atelier linguistique où il s’est voué, dix ans durant, à transposer en français Mein Kampf, cet indigeste «fétiche maléfique». Une tâche redoutablement complexe, accompagnée d’un travail historique de fond, qui lui a permis de décrypter les ressorts haineux du bourbeux pamphlet, d’analyser les ingrédients de cette «mixture imbuvable faite de deux doses de charlatanisme linguistique et d’une dose puissante de simplisme politique et intellectuel».
Olivier Mannoni, Coulée brune, Comment le fascisme inonde notre langue, Ed. Héloïse d’Ormesson, 190 pp.